Les troubles musculo-squelettiques au travail : comment agir ?

En France, les troubles musculo-squelettiques (ou TMS) représentent la première cause de maladies professionnelles reconnues. D’après l’assurance maladie, les TMS ont causé 86% des maladies professionnelles reconnues en 2021, et représentent aujourd’hui 13% des arrêts de travail en entreprise. De plus, ils sont également responsables de 80% des incapacités permanentes totales liées aux maladies professionnelles. (https://assurance-maladie.ameli.fr)
Ils représentent donc un enjeu crucial pour les employeurs. Mais alors, comment les identifier ? Quelles sont réellement ses conséquences ? Comment les prévenir pour limiter au maximum les souffrances de ses salariés ? Corps Accordé Formation, organisme de formation spécialisé dans la prévention des risques en entreprise, vous explique tout ce que vous devez savoir sur les troubles musculo-squelettiques au travail.

Définition : qu’est-ce que les TMS ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des affections de l’appareil locomoteur, qui se traduisent principalement par des douleurs aux muscles ou aux tendons, par une gêne fonctionnelle et par des raideurs articulaires plus ou moins importantes. Ils peuvent même affecter le système nerveux (syndrôme du canal carpien par exemple) ou le système vasculaire (artères comprimées à l’épaule).

Les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont : 

  • le dos
  • les membres supérieurs (épaule, coude, poignet), 
  • les membres inférieurs (genoux), notamment pour les salariés ayant des emplois pénibles comme les professionnels de maintenance, du bâtiment, etc.

Les TMS vont de la sensation de gêne jusqu’à l’incapacité permanente. 

Combien coûte les TMS pour l’entreprise et pour le salarié qui en souffre ?

Le coût des TMS pour les entreprises est, de nos jours, considérable. Selon une étude de l’Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé (IRDES), les coûts directs et indirects des TMS pour les entreprises françaises s’élèvent à environ 1,6 milliard d’euros par an. 

Ces coûts incluent les arrêts de travail, les frais de remplacement de personnel, les pertes de productivité, les coûts de formation et les coûts liés aux indemnités d’incapacité permanente. (https://www.irdes.fr/)

De façon plus générale et toujours avec une lecture financière, ils représentent une dépense annuelle, pour la sécurité sociale de notre pays, d’environ 5 milliards d’euros (selon une étude de la DARES, Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Ces coûts incluent les traitements médicaux, les arrêts de travail, les coûts liés aux indemnités journalières et les coûts de l’invalidité. (https://dares.travail-emploi.gouv.fr/)

Quelles sont les conséquences des troubles musculo-squelettiques ?

Si notre regard se porte sur l’humain, le constat est alarmant. Les TMS ont en effet des répercussions graves sur la santé physique et mentale des travailleurs, ainsi que sur leur qualité de vie au sens large.

> Sur le plan physique

Il est évident que les douleurs permanentes, l’inflammation qui se chronicise, les raideurs qui s’installent jusqu’à une perte de force musculaire entraînent chez les travailleurs qui en sont atteints des difficultés à effectuer des tâches simples, telles que soulever des objets ou taper sur un clavier. Les TMS peuvent entraîner une incapacité temporaire ou permanente à travailler.

> Sur le plan mental

Les conséquences sont tout aussi désastreuses. Les travailleurs souffrant de TMS peuvent éprouver des sentiments de frustration, de colère et de dépression. Ils peuvent également se sentir anxieux à l’idée de ne pas pouvoir remplir leurs obligations professionnelles ou personnelles. Les TMS peuvent également entraîner une diminution de l’estime de soi et une perte de confiance en soi.

> Sur le travail en lui-même

Les douleurs chroniques articulaires et musculaires peuvent réduire la capacité d’une personne à effectuer son travail de manière efficace et à se concentrer sur les tâches qui lui sont assignées. En conséquence, cela peut entraîner une baisse de la satisfaction au travail, de la motivation et de l’estime de soi.

> Sur leurs activités quotidiennes

Les travailleurs atteints de TMS peuvent également éprouver des difficultés à accomplir des tâches quotidiennes en dehors du travail. Les activités simples comme bricoler, jardiner, faire du sport…toutes ces activités quotidiennes que nous effectuons normalement sans difficulté, peuvent devenir délicates voire impossibles à effectuer. Cela peut affecter, par ailleurs, leur confiance en eux et leur capacité à profiter pleinement de leur vie personnelle.

> Sur le stress

Les TMS peuvent aussi entraîner une augmentation du stress et de l’anxiété, ainsi que de la dépression et de l’isolement social. Les travailleurs atteints de TMS peuvent se sentir exclus ou stigmatisés en raison de leur état, ce qui entraîne donc un impact sur leur santé mentale.

> Sur le sommeil

Les TMS au travail peuvent entraîner une perturbation du sommeil due à la douleur, ce qui peut avoir un impact négatif sur la santé au sens large et sur la capacité à fonctionner de manière optimale au travail. Les travailleurs atteints de TMS ressentent bien souvent une injustice et de la colère, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur leur comportement et leur relation aux autres.

> Sur l’isolement des travailleurs

Les travailleurs victimes de TMS peuvent également éprouver des difficultés à s’adapter aux changements de leur environnement de travail. Les modifications apportées pour réduire les risques de TMS peuvent être perçues comme une remise en cause de leurs compétences ou de leur expérience. Ils peuvent également se sentir isolés ou exclus du fait de leurs capacités amoindries.

Il est important de reconnaître que les TMS ne sont pas simplement des problèmes physiques. Ils peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la vie professionnelle et personnelle des travailleurs. Pour cette raison, il est important de mettre en place des mesures de prévention pour réduire les risques des troubles musculo-squelettiques.

Employeurs : Action, prévention !

Plusieurs secteurs professionnels sont affectés par les TMS : l’industrie agro-alimentaire, le commerce, la logistique, le bâtiment et travaux publics, le transport, le secteur sanitaire et social, mais aussi les services administratifs.

Du fait de leur fréquence et de leurs conséquences médicales, morales et sociales (inaptitude temporaire ou définitive au travail, rupture et isolement de la personne qui souffre), les TMS doivent constituer l’une des questions les plus préoccupantes en santé au travail dans notre pays.

La prévention prend tout son sens. Oui mais dans quel sens aller ?

Tous les sens, mais pas de façon anarchique !

Pendant de nombreuses années, la prévention a beaucoup œuvré, et à juste titre, sur les problématiques de lombalgies au travail.
>> Voir le programme proposé par Corps Accordé Formation

Aujourd’hui, la fatigue cervicale, la fatigue visuelle, les douleurs articulaires (tendinite de la coiffe des rotateurs à l’épaule, épicondylite, syndrome du canal carpien…) sont la cible de tous les préventeurs.
>> Voir le programme proposé par Corps Accordé Formation

Comment prévenir les troubles musculo-squelettiques en entreprise ?

1. Identifier les causes

Elles sont évidemment multiples puisqu’elles sont à la fois liées :

  • au poste de travail, 
  • à l’organisation du travail, 
  • aux contraintes posturales, 
  • à la répétitivité gestuelle, 
  • au port de charges, 

Mais aussi : 

  • à la personne elle-même, 
  • à ses habitudes de vie, 
  • à son sommeil, 
  • à son alimentation, 
  • à son âge,
  • à ses antécédents médicaux, 
  • à son stress (au travail ou dans sa sphère privée), 
  • à ses relations sociales…

2. Mettre en place des stratégies préventives à tous les niveaux

  • Au niveau national, les caisses d’assurance maladie, les organismes de santé au travail, doivent mobiliser un maximum d’effort sur le plan financier bien sûr, mais aussi réviser et faire respecter les règles protégeant les travailleurs. Permettre l’accès aux soins vraiment efficaces (dont bénéficient largement la caste des sportifs), par une information et un remboursement plus effectif. 

  • Les entreprises, quant à elles, ont tout intérêt à mettre en place cette stratégie préventive pour éviter les arrêts de longue durée, le turn-over ou la démotivation des salariés. Cela passe par des aménagements ergonomiques des postes à risques, une alternance réelle des tâches, des investissements sur des matériels adaptés, mais aussi pour retrouver un « mieux être » au travail, des temps de pause efficaces, une réflexion sur le long terme des rapports humains bienveillants et motivants, des règles de management respectueux qui redonne du sens au travail.

 

3. Repenser l’organisation des emplois

En plus de la réflexion sur l’ergonomie des postes, il faut se pencher sur l’activité elle-même : 

  • limiter le temps d’exposition à des tâches à fortes composantes musculaires ou vertébrales, 
  • alterner réellement les activités répétitives, 
  • octroyer des vrais temps de pause et de récupération, 
  • éviter les réunions imposant une posture assise prolongée, 
  • aménager de façon ergonomique les espaces et postes informatisés.

    >> Voir le programme proposé par Corps Accordé Formation 

4. Encourager l’éveil musculaire au travail

L’éveil musculaire avant la prise de poste, aujourd’hui très tendance, contribue en plus d’une action sociale, à la prévention des TMS. Il ne s’agit pas d’échauffements sportifs, mais de séances courtes, mobilisant les membres, stimulant les muscles, réveillant les articulations, étirant le dos pour une meilleure préparation à l’effort. 

>> Voir le programme proposé par Corps Accordé Formation

5. Prévenir et informer les collaborateurs des risques sur sa santé

Le salarié lui-même est acteur de prévention. Sa mobilisation est même essentielle dans cette partie. 

Il n’est pas toujours facile d’accepter les changements de procédures et d’utilisation d’aides techniques nouvelles, ni de s’adapter à de nouvelles organisations ou stratégies collectives et individuelles de sécurité. Malgré tout, la remise en question de nos habitudes est la première démarche pour aller dans le sens de la prévention. 

De plus sur le plan de la vie personnelle, nous savons que l’alimentation trop acidifiante, le tabac (encore lui !!), la surconsommation de café, l’hydratation insuffisante, le manque ou l’excès de sport, la mauvaise qualité du sommeil sont des facteurs de risque inflammatoire.

Il faut donc informer, informer et encore informer sur l’impact de la vie personnelle, sans culpabiliser, mais en responsabilisant les personnes.

Les employés doivent être conscients des conséquences des TMS sur leur vie au sens large et sur leur avenir social. 

>> Voir le programme proposé par Corps Accordé Formation 

6. Former ses salariés à la prévention des risques professionnels

Les entreprises peuvent organiser des séances de sensibilisation sur les TMS, sur les symptômes à surveiller et sur les actions curatives précoces à prendre en cas de douleurs. Les formations de Corps Accordé Formation sont destinées à cette prise de conscience de tous (managers et opérateurs). 

Comment se déroule une formation à la prévention des TMS avec Corps Accordé Formation ?

  • Pour chaque demande, nous commençons par un audit de situation, une analyse succincte de l’activité, une visite des ateliers, une interview des principaux acteurs (dirigeants, managers d’équipes, représentants du personnel, opérateurs…) afin d’adapter au mieux notre futur module de stage.

  • Nous élaborons, avec le service RH, le service Hygiène Qualité, le service de Médecine du travail, une proposition de contenu en fonction des thèmes à aborder et des objectifs à atteindre. La formation aura donc une durée variable allant de 7 heures à 21 heures : 

> Formation « Gestes et Postures » pour des personnels de logistique : 7 heures, 
> Formation devenir « Acteur PRAP » : 21 heures, 
> Formation devenir « Animateur de séances d’éveil » : 14 heures.

  • Les stages sont ludiques et participatifs, des exercices sont régulièrement proposés pour la prise de conscience corporelle, la perception et l’intégration des principes de protection gestuelle et posturale enseignés. Nous intégrons également des séances d’entretien dans tous nos modules de stage ; musculation douce, stretching, préparation à l’effort. Libre à chacun par la suite de continuer cet entretien personnel.

  • Enfin un débriefing permet d’évaluer tous en ensemble la pertinence de nos actions, mais aussi d’enrichir, modifier et adapter au plus juste la démarche. Un suivi d’action ainsi qu’un accompagnement peuvent être proposés ultérieurement, afin de participer à une stratégie et une culture de prévention sur le moyen et le long terme.

Prévenir les TMS au travail : l’affaire de tous

En conclusion, la prévention des TMS est essentielle pour assurer la santé et le bien-être des travailleurs, mais aussi pour réduire le coût financier direct et indirect. La prévention ne va pas à l’encontre de la productivité comme certains responsables le pensent à tort, bien au contraire. Car c’est un fait : un salarié bien dans sa peau et dans sa tête est plus efficient et productif dans son activité professionnelle. L’investissement du départ pour traiter les troubles musculo-squelettiques au travail est donc profitable à tous sur le long terme.

Besoin d’une formation en entreprise pour sensibiliser au TMS ?

0 Commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *